Acquérir une voiture d’occasion nécessite souvent une prise de risque, car la qualité du véhicule acheté n’est pas toujours garantie. Toutefois, le droit français offre une certaine protection aux consommateurs dans ce domaine grâce à la garantie contre les vices cachés. Comprendre cette notion est crucial pour tout acquéreur potentiel. Dans cet article, nous allons approfondir ce sujet complexe et essentiel.
Comprendre la notion de vice caché
Un vice caché est un défaut grave qui n’était pas apparent lors de l’achat du véhicule, et qui en affecte l’usage ou en diminue tellement la valeur que l’acheteur ne l’aurait pas acquis, ou alors à un prix moindre, s’il en avait eu connaissance. Il faut noter que le défaut doit être antérieur à la vente pour être considéré comme un vice caché.
La garantie légale contre les vices cachés
Le Code civil français, dans son article 1641, stipule que ‘le vendeur est tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la chose vendue qui la rendent impropre à l’usage auquel on la destine, ou qui diminuent tellement cet usage que l’acheteur ne l’aurait pas acquise, ou n’en aurait donné qu’un moindre prix, s’il les avait connus.’ Cette garantie légale joue donc en faveur de l’acquéreur en cas de découverte d’un vice caché.
Mettre en œuvre la garantie des vices cachés
Pour mettre en œuvre cette garantie, il faut prouver trois éléments : l’existence d’un vice caché, le caractère grave du vice qui rend le bien impropre à son usage normal ou qui diminue substantiellement sa valeur et l’antériorité du vice à la vente. L’acheteur a alors deux options : soit rendre le bien et se faire restituer le prix de vente, soit garder le bien et se faire rembourser une partie du prix. La preuve est généralement apportée par une expertise judiciaire.
Rôle du contrat dans la garantie des vices cachés
Il est important de noter que le contrat peut modifier le régime légal de la garantie des vices cachés. En effet, il peut contenir une clause excluant cette garantie. Toutefois, cette clause n’a aucun effet si le vendeur connaissait les vices du bien vendu. De plus, elle est nulle si le contrat a été conclu entre deux professionnels.
Situations spécifiques : Vente entre particuliers et professionnels
Dans les ventes entre particuliers, il est difficile pour l’acheteur d’établir que le vendeur connaissait les vices au moment de la vente car ce dernier peut invoquer son ignorance des problèmes techniques du véhicule. Par contre dans une vente effectuée par un professionnel (garagiste ou concessionnaire), celui-ci ne peut se prévaloir de son ignorance des défauts techniques du véhicule. Sa responsabilité pourrait être engagée même si une clause d’exclusion a été insérée dans le contrat.
Ce qu’il faut retenir c’est qu’en matière d’achat d’une voiture d’occasion, il ne faut pas hésiter à demander conseils auprès d’un avocat avant toute action juridique afin de mieux appréhender vos droits et pouvoir agir efficacement en cas de découverte d’un vice caché après achat.